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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 14:31

arno-bertinea.jpg 

 

 

"Le livre parle de ces simples-là, des êtres fous sans être méchants, ermites ou vagabonds, détachés de tout. (...) Des êtres doux regardant la vie des hommes comme un tout continu et homogène. Sans jamais soupçonner le poids de douleur qui peut la grever. (...) Il paraît que les fous d'aujourd'hui sont différents, ils connaissent, pour l'avoir éprouvé, la puissance de ce qui vous déchire en dedans."

 


Arno Bertina, Le Dehors ou la migration des truites

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 22:06

 

 

 

"Bien loin d'être des écrivains, fondateurs d'un lieu propre, héritiers des laboureirs d'antan mais sur le sol du langage, creuseurs de puits et constructeurs de maisons, es lecteurs sont des voyageurs ; ils ciculent sur les terres d'autrui, nomades braconnant à travers les champs qu'ils n'ont pas écrits, ravissant les bien d'Egypte pour en jouir."

Michel de Certeau, L'invention du quotidien I. Arts de faire (1980)

cité par Roger Chartier, Lordre des livres : lecteurs, auteurs, bibliothèques en Europe entre XIVe et XVIIIe siècle, Alinéa 1992.


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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 13:26
"Cette gare était vulgairement symétrique comme toutes les fondations récentes"

 

Bientôt votre serviteur vous dira à quoi riment ces "Nocturne".

Patience vous saurez bientôt d'où viennent ces fragments sporadiques

 


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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 22:17

5-decembre-2011.jpgAujourd'hui mon lecteur a à peine 25 ans. Dès qu'il trouve une place assise qui se libère il s'sseoit et sort de sa besace le Grainville de la rentrée Le corps immense de Mao.

Il est presque à la fin et il a visage d'heureux. Il me donne mauvaise conscience d'avoir refusé de l'ouvrer conséquemment que je l'avais eu entre les moments

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 22:14

"une chaise se leva sur son dossier avec mépris :
- c'est bien la peine de se vanter de n'avoir que deux pieds, quand on ne peut rester d'aplomb !"

 

"une folie suffit(...)
A ce moment là, je sonnai sept heures."

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 22:02

" j ai ma théorie personnelle sur la vertu"


 "Le vrai sens (...), cher collègue ? Vous ne le découvrirez que plus tard."

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 10:20

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Saltykov-Chtchédrine

Histoire d'une ville

 

L auteur

       Coïncidence. Ma lectrice mobile d'hier lisait F. Dostïevski et aujourd'hui je décide de vous parler d'un bijou d'humour et d'inventivité, dont l'auteur, Saltykov-Chtchédrine, est  ainsi décrit sur l'entrée Wikipedia "Mikhaïl Saltykov a débuté dans la littérature en même temps que Fiodor Dostoïevski et un peu plus tard que Nikolaï Nekrassov."


S'il nous faut croire les biographes de l'homme,né en 1826, il est un des auteurs russes les plus prolixes et satiriques de l'époque tsariste.


Trouvable en Pléïade. A noter aussi une lecture à haute voix d'un texte de Saltykov-Chtchédrine  disponible .

 

  Les extraits

"Les Cogne-têtes restèrent pensifs : le Fourre-la-patte les avait bernés, le chien ! Il prétendait que ce roi était le plus sot du monde, et c'était un malin ! Ils rentrèrent chez eux et tâchèrent de se tirer tout seuls d'affaire. C'est ainsi qu'ils mirent leurs chaussettes à sécher sous la pluie et grimpèrent sur les pins pour arriver à voir Moscou. L'ordre public n'y gagna rien."

 

"Mais un mois s'écoula, puis deux, aucune décision ne s'annonça. Quelques Goupoviens restaient encore en vie et mâchaient on ne sait quoi."

 

"La révolte était achevée, la barbarie écrasée, la civilisation instaurée. Une demi-heure plus tard, Borodavkine, chargé de butin, faisait une entrée triomphale dans la ville. Il traînait derrière lui une multitude de prisonniers et d'otages. Il y avait parmi eux des chefs militaires et des représentants des trois ordres privilégiés. Borodavkine ordonna qu'on les traitât avec mansuétude, une fois qu'on se serait assuré de leur loyauté en leur crevant les yeux. Quant au menu fretin, il l'envoya au bagne"

 

à lire aussi

golovlev.jpgJe mets dasn mon sac Les Golovlev

traduit par Sylvie Luneau

éditions Sillage


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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 10:43

  calet la-belle-lurette couv

        "Je suis un produit d'avant-guerre. Je suis né dans un ventre corseté, un ventre 1900.

Mauvais début.

         Ils pataugeaient dans le chemin des pauvres, mon père de vingt ans et ma mère, qui devait avori bien du charme avec sa trentaine ; j'en juge d'après les photographies que j'en ai vues.

     Ils se sont rencontrés. Mon père, sur l'instant, se fit  tatouer un coeur allégorique, traversé d'une flèche, sous le biceps gauche, parce qu'il était amoureux. Ils se sont mis "à la colle", c'est l'expression de ce temps, je suis venu, et on est parti tous les trois.

        Tas petit de chair molle, oublié au fond d'un tiroir de commode aménagé sommairement en berceau, j'ai fait ma collection d'images. J'ai empli mes yeux vides avec les fleurs du mur ; la flamme remuante et plusieurs fois pointue de la lampe à pétrole ; les lézardes sinueuse, sombres sur le plafond gris.

       Bercé dans les grands bras solides, confiant, serré contre une poitrine chaude, j'ai eu les bons jours de la vie dans le vide.

       Rien que du chaud.

       Le lait blanc, en jet, du corps de ma mère et qui chatouille le gosier ; l'odeur de la bouche de mon père, tabac et Pernod mêlés, qui venait chez moi, au travers des poils de moustaches noirs, en même temps que des mots ; la marche des mains sur la peau de mon corps, caresse qui partait du nombril et remontait jusqu'à la gorge... la p'tite bête qui monte, qui monte, qui monte... Kirikiriki...

         Par la fenêtre-tabatière, le soleil, en rayons, entrait et me trouvait dans mon tiroir. J'en avais plein la figure.

         Le bain de ciel.

      Dans cette même lucarne, il y avait la ville, Paris, et les pointes d'glises embrumées jusqu'à la nuit. Jusqu'à la lune. A ce moment, et d'un coup, les hommes avec leurs fenêtres faisaient des tas d'étoiles.

         Tout cela, et les jeux de pieds dans l'air, me faisait bien rire, souvent et bruyamment.

         Je rigolais ma vie.

         Pendant des mois, je fus muet. Mes petites affaires, je les gardais pour moi, derrière le front. Et puis, les mots de grandes personnes sont sortis, d'abord "papa", ensuite tous les autres.

         Vint le contact des pieds sur le sol dur. Premiers pas, tenu par un volant de ma robe blanche, et chutes. Quelques temps encore j'ai joué à "Tu me tiens, je te tiens par la barbichette", la main serrée sur le boue paternel, jusqu'au beau jour où, lâchant les saillies, je suis parti dans un élan, château branlant, sur mes jambes courtes.

          Je suis descendu dans l'impasse pour faire des échanges de mots et des conversations de phrases brèves avec de petits amis, près de la pompe.

           Mon épingle était dans le jeu."

Henri CALET "La belle lurette" Gallimard (collection l'imaginaire)  .

 

  En lecture

Margaret Atwood La servante écarlate

Arno Scmidt Scènes de la vie d'un fauve

Thomas Day Du sable sous les paupières

 

En écoute

Not fade away

 

En visionnage

toujours :

The Wire saisons 4 et 5

The playboy club

Mr. Sunshine

The killing

Homeland

Shameless (Us et british en parallèle)

nouveau  :

Rubicon - la série pour les fans des théories du complot en totu genre

 

En préparation

L'exposition à la BPI "Editeurs et lois du métiers"

la leçon de cinéma sur Funès au Forum des Halles

concert privé dans un salon c'est très prisé

La Barbe bleue au théâtre

 

En écoute

l'émission mauvais genre en podcast - et notamment celle qui mentionne Motorman

une lecture de Leblanc

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 22:55

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CALAFERTE,  Louis

Satori

 

La réputation de crudité de louis Calaferte le précède souvent. Je n'avais encore jamais vérifié. C'est fait avec bonheur ! Quelle langue ! Quel foisonnement du Verbe ! c'est vraiment extrêmement impréssionant !

 

Les extraits

« …et quand bien même tout ne serait que froide réalité de la folie… »
« Ce Pou noir qui trotillonne sur la cordelette acérée de mon nerf optique gauche. »
« Les gares sont encombrées d’anomalies mathématiques »
« Alors, les jeunes filles collégiales étaient oursées de tarpécules astringales »
« je porte enceinte cravate et col blanc, empesé, empoissé , enfoissé de turquoises virlandes qui gouttent, glairolulent, caolées du trou gorle, imberbe bouche ivrante languissament lovée au phalle médullaire de aorte vénérienne. »
« J’entrerai dans vos villes à la tête de dix mille hommes, tueurs disciplinés. Nous investirons rue par rue, maison par maison, famille par famille. Nous n’interrogerons pas. Nous serons sourds et logiques. Nous fouillerons patiemment les moindres recoins. Chaque groupe de mes hommes saura par avance quelle est sa mission. Il n’y aura de notre part ni agitation, ni confusion, ni hésitation. Les exécutions se poursuivront nuit et jour, sans colère, sans précipitation, sans passion. Je vous ai condamnés – tous. Ce sera qu’une affaire de méthode »

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 22:49

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VIAN, Boris

Le ratichon baigneur

L'une des plus réjouissantes lectures de cet été avec Gombrowicz et Calaferte.

 

Les extraits

« - Et moi ? dit Charlie.
- Tu es le seul, di l’Amiral, à qui je puisse confier sans crainte une caméra de cent quarante-trois mille sept cents francs.
-Trop aimable ! … dit Charlie, horriblement vexé.
- J’espère que vous n’allez pas encore me mettre une peau de mouton pour jouer les ours blancs, dit le chien, prévenant la proposition qu’il sentait venir.
- tu es assomant, dit l’Amiral. (…) Tu feras ce qu’on te dira. Il y a un perroquet dans le scénario et j’ai pensé à toi pour le rôle… »

"Le métier de chien" in : Le ratichon baigneur

 

"- non, mon fils dit le curé. Je vais à Deligny et je vis dans la paix du Seigneur. Je repeins mon église tous les deux ans et je confesse mes paroissiens.
- mais vous n'arriverez à rien, espèce de fou ! lui dis- je (je m'emportais) Enfin, quoi ?allez-vous continuer longtemps comme ça ? Vous menez une vie ridicule ! Pas de liaison mondaine, pas de violon de Crémone ou de trompette de Géricault ? Pas de vice caché ? Pas de messes noires ? pas de satanisme ?
- non, qu'il fait .
- Oh ! curé, dis-je, vous allez fort!"
le ratichon baigneur in : le ratichon baigneur

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