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3 août 2008 7 03 /08 /août /2008 23:24

             A quelques jours heures du lancement de ces Jeux olympiques asiatiques, on va pouvoir lire et entendre des tonnes de choses. Moi, encline à penser Debord et société du spectacle, je ne veux pourtant pas me dispenser de réfléchir à la question.

            Des affirmations, des approximations

            Hier, Vinc’ me demande « t’en pense quoi toi des Jeux ? » Question simple. Efficace !

            Ma réponse est confuse. Elle passe de « je pense c’est la société du spectacle, qu’il y a trop d’argent en jeu pour que tout ça soit du sport, enfin je veux dire le sport dans le sens se dépasser dans les limites naturelles de l’homme… enfin tu vois… Coubertin il disait que l’important c’est de participer mais quand il en va d’enjeux géopolitiques de gagner… » Je lui demande s’il sait si les sportifs sont rémunérés ou pas. Il me dit que pour autant qu’il le sache, normalement les Jeux ne récompensent que les sportifs gagnants par une médaille mais rien d’autres. Mais que les états récompensent financièrement leurs gagnants… Alors, je dis que par exemple je trouverais plus juste que le pactole du gagnant soit réparti entre tous les participants puisque l’important c’est de participer.

            Devant autant d’approximation, je me dis qu’il faut agir… Vinc’ me propose une référence. Il paraît qu’elle est controversée, mais je l’ai parcourue et elle m’a vraiment remis quelques idées en place et surtout surtout, loin de dire que le point de vue de l’auteur (moins radical en définitif que ne le laisse présager le titre) est le mien, elle ouvre des portes, incite à des réflexions ce qui constitue une belle « victoire »

 

Jacquard (Albert)

Halte aux Jeux ! 

Stock

            Donc, un ouvrage didactique évidemment, on en attend pas moins. Pas de soucis, on vous prend par la main on vous guide….

            D’abord les origines en l’Etat du Péloponnèse, sous l’impulsion de Iphtos, roi d’Elide, il y a trois millénaires avec des enjeux d’apaisement des conflits. En lisant le mot Péloponnèse, je pense toujours à la naissance du « marathon » ou en tout cas à cette histoire que j’ai puisé je ne sais même plus où que le Marathon serait né d’un messager chargé de courir porter la nouvelle de l’issu d’un combat, et dans ma tête ça a un rapport avec l’Etat du péloponnèse, Marathon une ville du Péloponnèse ?… rien à voir avec Argos hein… sinon je serais pas aussi vague… Bref, Jacquard nous explique que dès l’origine les Jeux avaient lieu tous les quatre ans. Puis, ils sont arrêtés pour des raisons religieuses. Ils sont repris sous l’impulsion de Coubertin à l’aurée du 20e siècle, Coubertin dont les visées éducatives aider à l’émergence d’un homme nouveau et s’adapter aux évolutions.

            Ensuite, l’ouvrage très didactique est structuré par chapitres qui nous fait cheminée logiquement. D’abord le mot Jeu désignant une activité nécessitant interaction, plusieurs individus (se basant sur un parallèle entre

            Puis le terme de Sport, récupéré par les anglais du français desport – se divertir (notion de plaisir donc et non de dépassement comme je le disais – et recouvrant chez eux les activités du type courses de chevaux… avec récompense du cheval de tête et de ceux qui ont parié sur lui, dont le plaisir « originel » n’est plus seul. « la véritable pratique du sport consiste en un dialogue de chacun avec son propre corps sous le regard critique et éventuellement louangeur des autres »

            En passant par les notions de palmarès (l’occasion de découvrir qu’une équipe de Dakar s’était nommée « Sanfoulescore ») et de tyrannie de la compétition en s’appuyant sur Perec et son île de compétition perpétuelles (ce qui donne l’occasion de relire W ou le souvenir d’enfance).

Il évoque l’élément gloire – quand on est quatrième on enrage de ne pas attirer les caméras. D’ailleurs, originellement il en allait bien de la gloire de l’athlète et de sa cité (ce qui aujourd’hui se retrouvent dans les enjeux géopolitiques… A Athènes aux derniers jeux 40 chefs d’Etat cette année chez la puissance émergente 90…).

Définition de l’humain et considérations sur les théories de l’évolution, la génétique l’eugénisme, et les limites de l’humain.

. Sans reproduire tout le raisonnement de Albert Jacquart, je dirais simplement qu’il soulève ces aspects de la question vitales en ouvrant vraiment les portes pour les curieux ou les penseurs.

Les Jeux olympiques ne sont pas la cause mais ils ont une des raisons une des tentations, d’utiliser tous les moyens de la victoire, comme le dopage. Milon de Croton et ses breuvages secrets à base de plantes pour entretenir sa force fabuleuse lui permettant de collectionner les victoires… Puis les verres de vin ou de bières (j’ai entendu une histoire comme celle-ci sur France inter) et les athlètes de l’Urss aux jeux de Melbourne en 1956 qui étaient enceintes parce que ca boostaient leur capacités physiques.

Et au passage j’ai trouvé intéressant de susciter la réflexion sur les progressions de la science. Moi du coup, je me suis réinterrogée sur le positivisme. Francis Bacon qui disait au XVIIe siècle que le but de la science est de réaliser tout ce qui est possible mais nous devons interdire certains  actes résultant pourtant d’exploits de l’intelligence… Et d’un coup d’un seul je me rappelle mon propos sur le fait que le sport c’est dépasser ses limites … ben oui mais détourner les lois naturelles …

Il mentionne qu’en relançant les Jeux olympiques la consigne était claire QUE DES AMATEURS pour que les questions de finances personnelles n’interviennent pas dans la pratique du sport et pourtant la définition de l’amateurisme a vite poser question… les athlètes qui praticipent à des tournois qui n’ont rien à voir avec la discipline mais

Puis l’entrée des athlètes URSS dans la compétitions, leurs « amateurs d’Etat » : « leurs dépenses de vie quotidienne étaient intégralement prises ne charge par la collectivité, afin de leur permettre de consacrer l’essentiel de leur activité à l’amélioration de leurs performances »…. Oups des fonctionnaires !

Les champions polarisent l’attention deviennent des idoles. Je suis tout de même contente de lire les mots « vitrine », « religion de la compétition ». Une des questions pour moi réside évidemment là. Le star système alimente la tyrannie de la performance ou le contraire ?

Et justement, il y vient en fin de volume à la nécessaire question du lien des Jeux avec l’argent, les médias et..Puis, les sponsors... Et là, je ne vous resers pas mon laïus sur la société du spectacle.

 

« Il suffit de parcourir le musée de l’olympisme installé sur les bords du lac Léman, à Lausanne, pour être émerveillé [je confirme] par une telle success story, au moins aussi enthousiasmante que celle de l’entreprise Nestlé à Vevey »

        Encore une fois, je n'ai guère fréquenté la verve de Albert Jacquard (qui eut semble-t-il ses heures de démanageurs de pensées) mais cette petite lecture m'a parue intéressante, m'a vraiment poussée à la réflexion philosophique, scientifique, sociale...


 



                 
A mon avis lire aussi :
PEREC W ou souvenir d'enfance
(ce qui me donne l'occasion de vous signaler qu'à Nantes vous pouvez voir une exposition d'art contemporain hommage à cet auteur génial et que ca peut aussi être l'occasion de lire le livre sans 'e' La disparition, le livre avec que des 'e' Les revenentes, le livre sur l'objet et lasociété de consommation Les choses, le livre puzzle et feuilletonesque La vie mode d'emploi

et puis pour la polémique, un discours beaucoup plus radical : 
Marc PERELMAN Le sport barbare : critique d'un fléau mondial

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