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27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 10:28
          Les festivités de fin d'année furent jubilatoires. Certainement au-delà de ce que le dilettante de la vie, le si peu usineux fou que je suis, qui ne fait que du loisir, mérite.
Malgré le caractère un peu acide de cette dernière phrase se trouve une réalité, plutôt deux ;
-je ne suis pas un fou bosseur comme je le croyais, je multiplie les loisirs -
- votre serviteur le fou fut gâté au-delà du raisonnable (un beau livre sur atget - j'y reviens - une bouteille d'excellent vin et ... un ordinateur tout neuf !!!!!!!!!!!!!!! non seulement tout neuf mais tout équipé !)

 

         Premier point,  dilettantisme.
         Je me souviens maintenant, aujourd'hui, que lorsque j'avais interrompu mes fulgurantes études de germaniste, mon parrain m'avait dit « tu es une sorte de dilettante ».
Oui. J'avais dit oui. Mais, j'avais pourtant étudié la question un dictionnaire en main, si on y regarde c'est avant tout un amateur passionné, puis le sens dérivé ou le glissement de l'usage fait que l'on entend le terme aussi au sens de « personne qui exerce une activité comme un passe-temps, généralement de façon fantaisiste ». Puis même, le Trésor de la langue française que j'avais consulté à Clermont parlait d'un a utre sens celui de la personne qui ne se soumet à aucune norme intellectuelle, ne vit que selon ses goûts et fantaisies. Je n'étais pas sûre de savoir ce qu'il voulait dire, mais cette anathème je l'ai gardé, toujours.
          La fac' d'allemand. Une fac' très réussie où je faisais office de Bureau des étudiants rien qu'à moi, organisant des rencontres, organisant la convivialité, allant jusqu'à faire rire à mes dépens pour assurer l'ambiance... Donc, devant l'évidence qu'après une fac d'Allemand les issues ne sont pas multiples et que mes chances de passer le Capes se limiteraient certainement à m'asseoir au mieux dans la salle d'examen... je me mis - mue par je ne sais quel mouvement d'ailleurs, certainement celui de survie - à chercher une échappatoire, dans les écoles de traduction notamment, Genève, Bruxelles, Paris... Certains montent chercher fortune à la capitale, moi je m'en fus (sans fausse modestie) réussir dans les métiers du livre ...à Clermont-Ferrand. Je peux en voir pouffer... J'y ai lu mon premier Claude Simon, j'y ai découvert le Nouveau Roman et plus globalement que chaque parcours de lecture est unique. J'y ai creusé la question de la critique, le patrimoine écrit (je me suis même spécialisée dans la reconnaissance des reliures de toutes périodes, de l'odeur des papiers en fonction des modes de fabrication, des techniques d'illustration...) J'y fus membre du Bureau des étudiants, y écrivis mes premiers articles (à l'époque sur le roman policier, le polar, et le thriller) y ai tenu une conférence sur la littérature polonaise, y ai organisé des rencontres auteurs (Monsieur Mollier, Serge Lehman, James Gressier) y ai tenu mon
premier travail en librairie (au temps des cerises dans la très belle et fameuse rue du Port de Clermont)... m'y suis passionné pour le parcours d'un homme nommé Bernard Wallet qui lançait alors les merveilleuses -à mes yeux pour le moins - éditions Verticales. Un jour, je devrais vous dire ce que j'en sais...
           Puis, je suis tout de même monté achever ma formation et chercher fortune à la capitale, que je n'ai plus quitté y pratiquant de multiples activités : bibliothèque, ventes de journaux, boulots en librairies (notamment la désormais disparue librairie PUF sur la place de la Sorbonne - au rayon eco gestion et, après promotion au ratyon critique littéraire avec Jean-Luc Remaud qui monta talentusuement les éditions du Sonneur), chef de rubrique dans un journal, lectrice, correctrice, photos, ...
         Bref, tout en peaufinant ùes études supérieures, en les terminant, j'effectuais un travail sur la « valeur travail ». En lisant Dominique Méda, je finis par être d'avis que toute activité peut être considérée comme un travail, dans le sens de l'apport à la société ; une femme au foyer (même si c'est loin des choses quim'attirent) devrait pourtant être considérée comme travailleuse. La conception du travail uniquement définie comme « activité rémunérée » m'a semblé devoir être urgemment considérée comme obsolète.
           Alors, j'ai pensé que je travaillais fort et que mes efforts me valaient la fierté de mon entourage.         Finalement , mes activités sont considérées comme des loisirs. Pas de rémunération, pas un travail.
Bon l'argument est moins simpliste que ça (c'est ma sensibilité qui me fait l'entendre plus basiquement), il s'agit pour ceux qui m'entourent de me rendre sensible au fait, qu'à partir du moment où j'envisage de fournir du temps et de l'énergie au succès qui est économique et à but « lucratif » (même si c'est un gros mot quand on parle des œuvres de l'esprit et de leur diffusion), ca reste de un travail non rémunéré donc soit un loisir, soit une exploitation.

Dilettante, donc.

Et bizarrement, je le vis pas super bien.

 

 

 

 

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commentaires

S
Oui, mais en même temps, un loisir, ça n'a que soi-même pour but. Soit le progrès dans le loisir, soit pour ton compte uniquement. Enfin, ça peut.<br /> Tandis que le travail que tu accomplis, passionné, est un travail où tu as des attentes de résultats, qui peuvent te mener à des rencontres, ou à d'autres travaux plus rentables.<br /> <br /> Bref, non, pas du loisir seulement. Juste ton vieux complexe autovalorisant du martyr perfectionniste, qui peut effectivement être exploité, puisque pendant un temps indéterminé, tu ne demandes pas d'autre salaire que la "fierté de ton entourage", et tes sensations d'efforts.<br /> <br /> Ca ne veut pas dire qu'un gros rythme n'est pas bon pour toi... Mais que tu dois mesurer égoïstement ce qu'il t'apporte concrètement pour ne pas être épuisée, vidée.
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