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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 23:55

 

Irish

Un tramway nommé mort

  Les Neo chez Nouvelles Editions Oswald

 

On voit bien la subtilité du titre. Un tramway nommé désir… la pièce de Tennesse Williams, bien connue pour avoir été adaptée au ciné avec Marlon Brandon. Ce fut aussi un opéra. Un poulpe avait joué sur le titre aussi "Un travelo nommé Désir".
 

Lien au show biz dans tous les textes sélectionnés pour ce recueil. Tous les autres titres sont plus ou moins liés à ce milieu...  

 

 

L’auteur est l’un de mes préférés dans le roman à énigme avec John Dickson Carr, le mâitre des chambres closes. Cornell Woolrich qui a donc Irish comme pseudonyme est né en 1903 et meurt - c'est tout de même quelque chose - en 1968.

Irish il a testé des trucs en la matière.
J'ai lu de lui, J'ai épousé une ombre où une femme un peu paumée victime du déraillement d'un train se réveille avec une amnésie traumatique qui se résorbera et elle finira par comprendre qu'on la prise pour une autre femme, celle qu'elle avait rencontrée dans le train, qui s'en allait dans sa belle famille qu'elle n'avait jamais vue suite à la mort de son époux qui avait quitté cette famille, en larguant vraiment les amarres. Elle se retrouve dans la situation d'une usurpatrice d'identité, de l'identité et de la vie d'une morte et qui se trouvait être attachée à une riche famille.

J'avais lu  La mariée était en noir, roman absolument magistral que j'ai lu deux fois, tout de même, et qui fut par ailleurs magistralement aussi adapté pour la radio dans la mirifique et malheureusement finie série des "Maîtres du mystère".
L'histoire est difficile à conter sans spoiler une partie de mystère. Le film de Truffaud pourtant n'en fait pas mystère dans son film puisqu'il filme le fin mot de l'histoire (qui ne survient en tout cas que très tard dans les roman) au tout début. En gros une femme très belle, très organisée, très mystérieuse et très impavide tue en série des hommes très précisement choisis et qui ne semblent n'avoir rien à faire entre eux....

Il s'est également essayé au thriller ou au roman à héros récurrent... comme ALibi noir

Dans la collection NéO le très très célèbre Chambre 813.

Dans ce cas, celui qui tient le dénouement dans ses mains celui qui démontrera ce qu'est la vérite, est assez effacé en retrait du flash back géant... mais le dénouement comprend au moins autant d'ingénuosité qu'un Sherlock Holmes.


L’éditeur me fascine

Hélène et Pierre Jean Oswald ont monté ensemble leur maison d'édition, ont déposés le bilan puis ont refondé les NéO (Nouvelles éditions Oswald)...

Ils ont lancé en 1979, une collection devenue mythique voire collector "Miroir obscur" qui regroupait des textes de maîtres incontestés du genre comme Irish, Dard... et lança des plumes depuis reconnues Marc Villard, Fajardie,... Ils publient 151 titres entre 79 et 89 puis muta en collection "Cabinet Noir" aux belles Lettres. Lui a disparu Helène est maintenant à la direction d' une collectin Néo au Cherche Midi.L'une des raisons du succès de la collection outre une ligne éditoriale excellente, une réelle confiance de l'éditeur pour cces auteurs (leur laissant autonomie et décision) tient aussi aux couvertures de Claeys... On dit qu'elles renouvelaient le genre... Villard dit qu'à l'époque, il travaillait avec Slocombe et que ca le frappait pas ces couvertures mais qu' a posteriori il comprend que c'était la marque de fabrique, l'identité visuelle. N'oublions pourtant pas que Claeys aiment les femmes aux formes avantageuses et aux dessous affriolants et que franchement je vois pas en quoi c'est une révolution par rapport aux couv' de De VIlliers et des SAS... ce qui est sûr c'est que ces couvertures noir et blanc d'abord en trames mécaniques (puis travaillé en "Mecanorma" qui permet des zones de gris uni) avec juste un cartouche de couleur pour les titres ont posé une "image" de la collection.

 

 

Les trains dans le polar, au départ c'est pour ça que je lis le Irish. Le numéro 10 de la collection est signée Dard Coma et la couverture est une locomotive à vapeur, tout comme le La Dix-septième Lettre de D.C. Disney.

et Claeys nie avoir été inspiré par la scène finale de "Night of the Demon" mais admet (dans le 813 de mars 2006) être de toutes les façons inspiré du cinéma de la Warner. Il parle de La féline  et La Griffe du passé...

Je tenterai de faire un post plus long sur cette aventure extraorodinaire.



 


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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 23:39

 

 

L’éditeur, par l’intermédiaire de la quatrième de couverture, nous dit que cette prose se rapproche d’illustres précédents littéraires que sont Les Désarrois de l’élève Törless et de Grand Meaulnes.

En effet, la première phrase est

« Guillermo Stein est arrivé au collège au beau milieu de l’année scolaire, à bicyclette » (…) « Mais ce ne fut pas le seul événement marquant de l’arrivée de l’élève Stein »  

Alors, oui, on y pense.

Et oui, cette ambiance de classe rurale d’antan et l’amitié un peu particulière entre les deux garçons (le narrateur et l’élève Torless) font penser au Grand Meaulnes et oui on pense à Torless.

Moi, je pense à Gertrud Stein aussi à chaque fois que je lis le nom de cet élève fascinant pour le narrateur avec son cartable en cuir avec une tâche ressemblant à la carte de l’Afrique, les cartes de visite illustres d’un père un peu fascinant aussi…

Pourtant, si les récits de cet élève des jésuites me font parfois sourire – le jésuite enseignant la philosophie qui distribue les mentions bien et très bien, avec une pointe d’ironie, et qui conchie Hegel…  je ne suis pas plus emballée que ça par ce livre.

Oui ça se lit. Oui c’est nostalgique mais non c’est pas transcendant.

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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 23:27

Emmanuelle Peslerbe
Peines perdues
Le Rouergue (la brune)


Elle semble-t-il connue pour le précédent, qui devait être le premier si je saisis bien tout Un bras dedans, un bras dehors (titre coquace qui donne envie)
Moi, c'est mon premier d'elle.

Le découpage est en jours. Ca s'ouvre sur Mercredi et se ferme sur lundi. Le lundi suivant.
Ca s'ouvre sur un homme qui se réveille sans savoir où il est, et on le devine qui il est. Et une voix de femme qui appelle. Et puis, je me suis un peu laissé aller aux mots sans les lire, je m'en aperçoit maintenant… Je me suis réveillée à cette narration aux mots (alors que l'essentiel est déjà mis en place, en scène)
"
Brossin laisse les deux sœurs en découdre. Ghislaine explique au commissaire qui est Robert. Elle ajoute que Robert n'a jamais eu les clés, même dans la main. De la bouche de Lilian ne sort que du fiel. "

Ca me réveille - la mort de l'homme on l'avait acté, les deux sœurs on nous les montre et on comprend sans détour les problèmes relationnels non assumés - l'une est mal fagottée, effacée, malindre et gauche habitait avec le père l'autre à fait un effort vestimentaire elle est mariée avec enfant… - le commissaire oui il était arrivé dans le chapitre précédent… c'est un meurtre - mais là d'un coup on est plus dans un récit languissant, à la limite de l'abstrait il y a meurtre, histoire de clés, personnages cachés à nos yeux, rivalité et personnalité d'un commissaire… Je ne sous entend pourtant pas qu'il s'agit là d'un roman policier d'un roman à énigme, non c'est plus subtil que ca. Qui a tué oui. Les alibis, les coupables probables, les empreintes, les autopsies…
Pourtant, ce livre qui ménage le qui comme un roman policier, nous entretient du pourquoi comme un polar du un style de roman disons de " littérature blanche " avec parfois des phases lyriques.

 " Il embraye sur ce dont les gens parlent, qu'avec son père ils ne se parlaient plus. Elle parle. "

 " La seule personne qui n'a pas laissé de trace, c'est vous.
- Moi, je n'existe pas
Les mots tombent comme un couperet. Glacés. "

" Voyant le quai soudain immobile, l'illusion avait joué, il croyait partir, c'est l'autre qui s'en était allé. "


Je ne dis pas que les polars n'ont pas ce genre de petites facéties lyriques, bien au contraire ! Le polar français regorge d'auteurs à la plume des plus subtiles. Je ne dis pas non plus que ce livre relèverait de ce qu'on appelle la "transfiction", mais pourtant même cette façon de faire demi dialogue demi narrateur omniscient contant les propos des personnages...

Quelques scènes me frappent, comme celle du relevé d'empreintes sur la porte d'entrée de l'appartement. Le minuteur trop court et la lassitude de relevé pour aller appuyer dessus toutes les demi minutes... C'est souriant cette évocation du relevé d'empreintes dans le noir... qui se poursuit sur l'arrivée du Noir qui vient lui inspecté les paillassons, moquettes et autres...


Et puis il y a le running gag, celui du commissaire qui dit à tout bout de champ " il faut avoir fait Saint-Cyr pour comprendre que… "  et qui trouve un dénouement quand
"Liliane a répondu qu'il ne fallait pas avoir fait les grandes écoles pour comprendre de quoi il s'agissait.
 D'autres auraient dit Saint-Cyr "

Les peines sont de tous les genres et perdues à bine de titres. d'où le titre. Perte de mémoire, pathologique ou symptomatique, perte de temps, perte de vie. Peine du passé dans le présent, peine du présent assombrissant l'avenir. Peine qu'on ressent, ou peine qu'on prend ou a prise à faire, ou justement à ne pas dire...

Le jeudi soir, fin de chapitre,  "le commissaire est dans son lit, la télévision en fond sonore, une oreille en sentinelle au cas où il entendrait quelque chose parce qu'il ne la regarde pas. Il lit une nouvelle de Cortazar an nom étrange de Circée"

Et ça me donne une furieuse envie de relire du Cortazar, auteur magnifique des Autonautes de la cosmoroutes ou de Tour du jour en quatre-vingt mondes. Et tout tombe très bien parce que ca matin Juliv fait part d'un aritcle de Libé

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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 23:12
brown-en-noir-et-blanc-1-copie-3.jpgJe suis tombée tout à fait fortuitement, bonheur toujours renouvelé des rayonnages de bibliothèque et de leurs réserves, sur une édition particulière de Brown, son célèbre Martiens go home !

Le texte bien connu de l'auteur est publié là avec d'autres textes plus courts et moins connus. Moi en tous les cas je ne les connaissais pas. Mais au final c'est toujours des exortations aux martiens de repartir.

Ce livre est un petit bijou d'objet.
Couverture noire, dessins comme des gravures sur cuivre, très fins. Et en sorte d'écrin positif / négatif.
Le devant du noir sur du blanc et au dos la même illustration en blanc sur fond noir, ou le contraire. Elles ont, nous dit le supplément à la page de titre, signées par Boghossian. Pas de traces autres de cet illustrateur.




brown-en-noir-et-blanc-2.jpgbrown-en-noir-et-blanc-3-copie-1.jpg



















brown-en-noir-et-blanc-4.jpgbrown-en-noir-et-blanc-5.jpg

Et les Myeups, ce sont des "Monstres-aux-yeux-Pédonculés" ce sont des extraterrestres ( à cinq membres, (...) les trois yeux protubérants d'une de ses têtes) incarnés sur terre en bestiole plus ou moins domestiquées à commencer par numéro 1 qui est le chien de l'écrivain qui, en mal d'inspiration décide d'écrire sur les myeups...








Une autre des nouvelles - ou un autres des récits courts - publié-e-s là, narre le parcours d'une entité (intitulée piège) qui se trouve enfermé dans le corps d'un humain qui est en train de mourir au champ d'honneur d'une guerre anachronique... et cette entité face à l'horreur de la guerre et emprunt des préjugés et des choses inculquées dans l'enfance à cette enveloppe qu'il occupe se trouve persuadé que le peuple américain est un grand peuple bon détenteur d'une vérité et qu'il faut redresser cette grande nation et obliger par tous les moyens les autres nations à le reconnaître. C'est ainsi que cet humain tout jeune venu d'un peu nulle part et mort à la guerre se retourve dictateur des Etats Unis...

Selue mention d'édition que je trouve "Les chefs d'oeuvre de la science fiction et du fantastique" en bas à droite de la page précédent la page de titre ...
Très beau en tous les cas !


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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 22:22

claro-bovary.gifClaro

Madman Bovary

Verticales, 2008

Ca m’enthousiasma l’idée de renouer avec Claro.

Pas que je n’ai pas aimé son dernier

Mais juste que j’avais la nostalgie et même le Sehnsucht de ses proses comme Chaire électrique, ou même celles d’avant .claro-electrique.gif

Et même que je suis une inconditionnelle, n’en déplaise aux esprits chagrins de ses traductions. Il a traduit Pynchon oui, Vollman oui et surtout La maison des feuilles  de Danielewski et O Révolutions (dont j'avai sparlé là) mais il a aussi traduit des choses moins connues et tout aussi délirantes comme Tunnel, ou les romans policiers lesbiens de Scoppetone …

 

Et là, je ne suis pas déçue.

J’ai lu moi aussi le destin d’Emma Bovary sous la plume de Flaubert. Je ne me souviens pas d’une lecture désagréable en soi. Je ne me rappelle juste pas d’un bouleversement de ma vie, ou même de mon horizon littéraire. Alors, c’est à Claro que je choisis de faire confiance donc je rentre DANS Madame Bovary avec son narrateur.

 

Et j’y retrouve ce que j’aime chez lui.

Et, au moment d’en écrire quelques mots je m’aperçois que c’est indicible. Et que pour enthousiaste que je me voudrais, vous finiriez par vous dire « oh encore un de ces trucs esthétisants, ou post moderne, ou expérimental »

Et pourtant, tout y est la vivacité et l’emportement d’une prose qui va d’une traite.

Et là encore je pense à cette expression lue chez Florence Delay (mettre les deux noms dans le même post relevait bien du défi) et qui sied fort bien à ces lectures « j’ai couru d’une traite » jusqu’à la dernière des phrases.

Des jeux de mots, plus ou moins évidents avec un jeu de références et de référentiels riche, des jeux de sonorités (allitération et autres), des jeux grammaticaux.

 

 « Charles exige du pain, Emma veut du caviar, Charles rit, c’est pour les riches, laisse les œufs et prends du pain, le pain ça ne vaut rien mais ça restaure les reins, crois moi, je suis chirurgien, hein ? quoi ?non, rien. »

 

Des phrases longues de deux pages ou deux pages de courtes phrases.

 

« Frères humains qu’un simple pou peut faire dérailler et conduire à l’homicide, vous qui dans le plus simple appareil de vos consciences et le confessionnel de vos idées impures connaissez le prix non négociable de la vie, vous qui, qu’il pleuve, bombe, pisse, cajole ou défonce la porte à coups de botte, avez appris à aimer votre prochain remis entre les mains des autorités après envoi d’une certaine lettre anonyme, vous qui du matin au soir conspuez le sel qui ne sale rien et le programme que vous suivez au silence près, chers collègues de la souffrance, compagnons des dénis et des week ends en amoureux pour mieux rompre le lendemain, mais tendres par qui le scandale non seulement arrive mais s’installe et prend ses aises, facétieux acolytes toujours prompts à remettre ça quand j’envisage d’arrêter, fiers alter ego aux biceps translucides dont j’apprécie et la patience et l’impatience à mesure égale, vieilles branches, si je peux dire moi dont le tronc fracturé par je ne sais quelle foudre a vu sa sève gicler dans ce qu’autrefois on appelait le crépuscule mais qui n’est plus désormais – et c’est tant mieux – que le prime time, très chers premiers et derniers associés dans une association qui, nous le savons tous et si nous ne le savons pas tant pis pour nous, une association, disais-je, qui va nous mener à la banquetoute, à la faillite,bref, à vau l’eau mais sûrement pas dans les petits papiers du clan Haber Gidir, oui, vous vagues confrères venus rendre un ultime hommage au camarade Homais, mort des suites d’un cancer du testicule gauche (siège pinéal de remords), mes copains, partenaires malgré vous de la plus grande entreprise du siècle, celle-là même qui nous verra conquérir les faubourgs de Vénus et rouler dans la farine de la Banque mondiale les plus petits prétendants à la libre circulation de ‘emprunt, zélés sociétaires et prétendus zigs, drilles, concubins, oui, vous, frères humains qui êtes venus si nombreux et ma foi plutôt résolus ici pour écouter le sermon funèbre qu’un coq comme Homais mérite, je ne vais pas vous rappeler, même de façon prétéritive, ce que fut pour moi et possiblement pour vous cette roulure aujourd’hui cadenassée dans du polystyrène que nous sommes venus, sinon adorer, du moins déflorer de nos pensées-putes. »

 

Et bim ! Une phrase et j’apprécie. C’est rythmé, haletant, c’est l’emportement du discours, l’enthousiasme à dire.

Je me sais ce genre de tendance aux phrases longues dont j’avais trouvé la légitimité chez un auteur que je tiens à citer ici parce que justement je me suis dit en refermant Madman Bovary que je n’avais pas eu ces plaisirs là de logorrhée littéraire depuis Prudon... Prudon dans son poulpe Ouarzazate et mourir !!!!!!

 

Et, comme je l’avais déjà constaté dans Chaire électrique, si le fond est extrêment travaillé, la forme ne l'est souvent pas moins. Et d'ailleurs les livres traduits par Claro sont souvent des objets particuliers en la matière.

Le récit est découpé en parties, elles-mêmes découpées en paragraphes de taille inégale numérotés ; de 0 à 100 puis à 100 puis décroissant jusqu’au zéro qui survient en même temps que la partie IV (intitulée Gustave Gouté, dont la citation d’exergue est « Le profit sera 0, et la souffrance physique extrême » - lettre de Proust à Gaston Gallimard) puis de nouveau croissant…

Il me faut, si j’évoque la forme, sûrement évoquer la petite cerise graphique … un extrait de flaubert, une page photo sérigraphiée  dont on s’approche de biais, en quelques pages… du plus bel effet, d’autant que l’encre du dernier des gros plans décharge sur la page d’un début de partie.

 

Quant à l’intrigue, oui bien suivez un narrateur qui un deuil douloureux de sa relation avec Estée et finit – à force de trouver un exutoire dans la fréquentation obsessionnelle fusionnelle et floue avec l’œuvre de Flaubert – finie par fusionner dans son imaginaire (mais là je spoile) Estée et Emma, allez de l’arsenic pour tout le monde et qu’on en parle plus.

 

Mais les affres de la douleur à dépasser et des rapports flous, dérapant, parfois incohérents avec les choses de la réalité et leur logique m’a semblé vraiment « réaliste » !

 

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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 10:51

22-mars-005-copie-1.jpgLeneu lit les nœuds, en allant là où on la surnomme ainsi.

 Franz Bartelt, en voyant le nom sur la couverture je me remémore deux livres Le Costume et aussi Les Bottes rouges. Je me souviens des histoires insolites. Je me souviens d’objets qui dictent leur loi, qui mènent l’intrigue.

Je regarde les livres du même auteur en regard de la page de titre. Il s’avère que Franz Bartelt est un prolixe. Le liste est longue et les bouts de ligne – les virgules date de publication – laissent entendre qu’il en écrit 2 à 3 par an. Cet auteur d’origine polonaise n’a jamais quitté, même dans les thèmes abordés visiblement, les Ardennes où sa famille s’est installée alors qu’il est jeune. Il a quitté l’école très tôt et a enchaîné les jobs jusqu’à l’usine de fabrication de papier… signe du destin ? Il se consacre totalement à l’écriture.

  

Entre monologue et narration omnisciente, le dernier nœud d’un héritier d’une dynastie de la corde à nœuds, les Porquet. Le résumé de la quatrième de couverture se termine malicieusement ainsi

« tente de retarder l’heure pourtant inéluctable, de son propre dénouement »

 

Presqu’évidemment, on y lit

« Le nœud est préhistorique. Comme la massue. Comme le couteau en silex. Comme la grotte.

            « La grandeur et la sagesse de l’homme sont dans le nœud. Un Exemple. Un seul. Mais puisé aux meilleures sources. »

            Pour appuyer sa démonstration , il saisissait  un morceau de crode qu’il tordait et retordait dans les règles de l’art.

            « Si, expliquait-il au lieu d’écouter le serpent tentateur, Eve l’avait pris de cette façon, une main pour la tête, l’autre pour la queue, une boucle, la tête passe à travers cette boucle, la tête et la queue changent de main, on tire et couic !

            « Ce simple geste aurait sauvé le paradis terrestre. »

 

Evidemment, revenir aux sources, légitimer par la génèse.

 

Je suis rentrée assez bien dans sa boutique sombre, poussiéreuse, où la sonnerie du téléphone même fait voleter des particules… Il n’en dit rien mais je sens l’odeur de cordage… et même je ressens la chaleur des cardages quand on le fait jouer pour faire de nœuds.

Parce que le nœud en a fait dans son enfance des nœuds… pour monter des tables trépieds, des mâts, des tables à feu…

Je ne peux,cela dit, pas m'empêcher de penser à l'avant -dernier de Jean Teulé (auteur truculent qui nous livre régulièrement des o uvrages sur des figures mythiques et porteuses de la littérature fraçaise - je vote pour son JE François Villon et aussi pour son dernier sur le plus illustre des cocus français - devinez - ) Le magasin des suicides (qui contrairement aux autres n'est pas une exploration aux aunes des règles du roman du vie illustre mais bien une fiction cynique et délicieuse autour d'un magasin de moyens de suicide)

 

22-mars-017.jpg

Cette logorrhée prend parfois des trous de psychothérapie ou même analyse à la recherche du point nodal, évidemment et je ne le dis pas seulement pour filer la métaphore d’autant que littéralement ça infère une surface vibrante et que justement ça vibre un peu ce récit.




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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 23:26
botul_dh.1181295356.jpgMontage qu'on a déjà vu quelque part.
Il y a quelque temps est paru à L'atalante un ouvrage Le Merle d'un linguiste  autrichien un peu barge qui avait décidé d'être Zaratoustra avec son merle... et voit le débarquement des extraterrestres qui finissent par décider qu'ils vont chercher  de quoi zigouiller notre espèce et reviennent nous "péter la gueule".
CEt ouvrage  était annoncé comme traduit par Jean-Bernard Pouy... euh... traduit de l'allemand par Jean-Bernard Pouy, ça va ça tient ... ?!

Bon alors là c'est un philosophe méconnu  du XXe siècle "auteur de tradition orale" (sic).
Bon donc on y croise les grands noms de la Philiosophie. D'ailleurs , il a une dent contre les  allemands qui tiennent un quasi monopole...

Cette phénoménologie du Mou ne me convainct pas toujours mais il y a de l'idée au final.

Il y a des choses assez vaines comme 'nous croisans malraux ; il a la braguette ouverte"
mais il y a des choses plus fines, des allégories de la naissance des théories philosophiques assez souriantes.

Dans les notes de bas de page il y a à boire et à manger (et croyez moi je pèse mes mots) mais c'est souvent bien fait.

Alors je vous dit qui se cache derrière Botul ?
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16 mars 2008 7 16 /03 /mars /2008 18:19
15-mars-culinaire-027.jpgEpépé
Ferenc Karinthy

Traduit du hongrois
Denoël & d'ailleurs

 

Avec une introduction de Emmanuel Carrère où il parle d’un livre taillé pour être un chef d’peuvre incontournable, évidemment, cite des livres qu’il fut capable de relire plusieurs fois :
Ethan Frome, d’Edith Wharton, La Supplication, de Svetlana Alexeievitch, Austerlitz de Sebald, Autobiographie de mon père de Pierre Pachet, L’oreille interne de Robert Silverberg. Il leur trouve en commun une tonalité sombre et désolée

 

Un roman un peu dingue, l’épopée de Epépé est absurde drôle inquiétant et haletant.
Budaï, le héros, le personnage principal, s’endort dans ce qui fut probablement un mauvais avion et se réveille dans un pays, un endroit, une société étrange. Cet etymologiste ne comprend rien de rien… pas de moyen d’expliquer qui il est, ce qu’il veut et vaut. Pas de prise sur les autres dans une société qui foisonne qui grouille, qui semble avoir les mêmes structures (des restaurants et des heures de repas, des hotels, des magasins, des véhicules, de la signalétique dans les rues et des conventions) mais auquel il est définitivement étranger…

 

Le naufragé qui doit s’organiser, l’étranger qui doit apprivoiser.

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13 mars 2008 4 13 /03 /mars /2008 22:22

Revue de presse
Un dossier bien dodu dans le "Courrier International" sur le livre, où tout y passe y compris les romans sur le pouce diffusé par les téléphones au Japon. 

Lu

Les enchantements d'Ambremer
Pevel
pevel-ambremer.jpg Un petit roman entre fantastique et steampunk. Avec beaucoup de facilité mais justement.
On croise tous les stéréotypes, toutes les grosses ficelles du steampunk le Paris 1900, les premiers métros, la prototechnologie,...
Je soupçonne l'auteur d'avoir surfé sur la vague du mondialement célèbre jeune sorcier en appelant son personnage principal (enchanteur) Griffont, et en le faisant membre d'un cercle. On y croise aussi la fantasitique en vraque des dragons bibliothécaires (et là je pense immédiatement à La cité des livres qui rêvent de Moers l'édition magnifique chez Panama), des chats-ailés savants (ils chopent le contenu des journaux et livres rien qu'à dormir dessus), des gargouilles volantes et surtout vivantes (comme dans la bande dessinée Trolls - non pas de Troyes je les aime pas ceux là ... non celui de Boiscommun), des Reines maléfiques (la méchante reine des contes de fées), des Tarquin (mari et serviteur de la reine méchante - et c'est amusant puisque le Tarquin de l'Histoire avait épousé les filles de "servius tullius- roi).
L'auteur, omniscient qui joue un peu grossièrement avec les effets de manches, nous emmène à travers des lieux stéréotypés eux aussi. La maison du personnage principal vous a des airs de celle de Sherlock Holmes dans les romans. On va au théâtre, et loin de s'en cacher en posant l'ambiance il nous renvoie vers Le fantôme de l'Opéra.
Et puis, on croise Méliès (je le croise beaucoup lui entre les clins d'oeil que lui fait Esteban Sapir dans son excellent film "Telepolis" et là) qui exerce son talent dans des  animations fantasmagoriques.

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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 21:35
29-fevrier---livres-002.jpgKOROLIOV
Etre Hieronymus Bosch
Calmann-Levy
 
Je prends beaucoup de plaisir à lire cet opus. Je n’en ai pas terminé avec lui, parce que j’explore toutes les listes picturales, littéraires et autres…
 
Le narrateur, un lieutenant, s’appelle bien Koroliov… et j’hésites à dire qu’il narre enlacés son séjour en zone disciplinaire camp pour officiers détenus dans l’Oural du Sud et les bribes son livre projeté sur Bosch, son « orage gothique » J’hésites parce que ça donne une image fausse du livre.
Moi j’ai adoré la couverture. J’ai aimé ouvrir à quelques endroits et aimé ce que j’ai lu… Petit pincement de déception en lisant l’introduction. Qu’est-ce qui me prend ces temps de lire les introduction ? Je ne le faisais jamais avant !
 
 
29-fevrier---livres-004.jpgLe récit de sa captivité est entrecoupé donc de morceaux sur (et parfois de) Bosch… et imprégné de la culture russe. Si je me lance dans un recensement aléatoire de ce qui m'a interpelé, de ce que je me suis promis d'aller voir, vérifier creuser
 
Peinture évidemment
                 et autant vous dire que les reproductions de l'art russe c'est pas vraiment ce qu'il y a de plus simple à trouver...
- Somov  (Konstantin Andreïevitch) (1869-1939)
Peintre et dessinateur proche du symbolisme pétersbourgeois – représentatn du mouvement du Monde de l’art
 - Les peintres Biély et Blok – dont on nous dit que déguisement est dans leur peinture symboliste lié à la mort. Plus loin dans le livre il cite un tableau Arlequin et la mort
  - Abram Arkhipov (1862-1930) peintre réaliste – scènes de vie du peuple
 - Nikolaï Petrovitch Bogdanov-Belski (1969-1945) scène de genre vies d’enfants du peuple
             Fit partie des Ambulants
Les Ambulants est un mouvement réaliste apparu en russie en 1863 et jusqu’en 1890, en réaction à l’enseignement les sujets et les méthodes de l’académie des beaux-arts de Saint –Petersbourg. Expositions itinérantes. Une peinture à caractère social et historique : portrait, paysage russe. Mise en évidence des inégalités sociales
- Ilya Repine
- Nikolaï Iarochenko  une peinture de Chauffeur (qui semble être de ses figures emblématiques du "peuple" et des classes)
 - Mort en terre lointaine
De Sergueï Vassilievitch Ivanov (1864-1910) famille pauvre partie explorer de nouvelles terres et dont le père est mort en route.
- Nikolaï Alexandrovitch Iarochenko (1846-1898) peintre réaliste de scènes de genre cf. La vie est partout
- Vladimir Egorovitch Makovski (1846-1920)  La soirée

 
La littérature
- Pouchkine Récit de Bielkine
- Dostoïevsky Les Démons – il réutilise notamment l’expression « déifère » attribué au personnage Chatov, drainant l’idée des slavophiles que la spécificité de la spiritualité russe rattrape la décadence européenne
marteau-des-sorcieres.jpg- et surtout surtout Le Marteau des sorcières de Henry Institoris, le Malleus Maleficarum (bien connu des démonologues) qui est en fait un bréviaire de l'Inquisiteur parfait. Ré édoté chez Jérôme Millon. Je l'ai sous le coude et je consulte en même temps...
 
 
Les livres SUR Bosch font presque tous références à un endroit où un autre de cet opus, dont à aucune idée sur la potentielle lecture qu'il pourrait en avoir fait.







- Golding La nef
- Boulgakov Coeur de chien
            ces deux derniers sont sur ma liste de lecture !


Sur Bosch
On explore, on appréhende, on tourne autour de Bosch… 
En parallèle de la lecture, bien sûr, et en plus du "Marteau des Sorcières", j'ai l'ABCdaire de Bosch...
La peinture de Bosch a une fonction religieuse... J'aimais Bosch parce que c'est un orage gothique. J'aime Bosch parce qu'il y a la somme de toutes les croyances, peurs, mythologies et petites choses humaines (l'iconographie, toute la représentation en art roman est comme ca... raconter aux analphabètes avec des singes cordés comme à Notre Dame du Port à Clermont-Ferrand, comme des hommes à grandes oreilles à Conques... mais je m'égare)
Donc, au détour on apprend que le chouette chez Bosch c’est le symbole de la sagesse suprême.
Qu’il a crucifié sa cuisinière pour avoir un modèle fiable.
Que l'eau est un moyen de torture. La glace est le leitmotiv de l'enfer ...


C'est extremement bien !



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