Passer au rouge
Editions du rouergue
Le tout jeune narrateur, Boris, passe un cap important. Passage en sixième. Et son premier jour il doit chausser ses chaussures neuves. Rouges.
Et, dans la cour, il devient Boris le clown et se confronte aux moqueries. Classique.
En fait, je devrais faire une identification. Mon entrée en sixième dans un nouveau quartier. Ma mère m'avait vêtue de rouge. Et ça m'a longtemps suivie.
Pourtant, non. Je trouve le ton trop niais.
Un passage intéressant, pourtant.
"Parce que la prof de français a dit :
- Bénin, c'est u mot qui signifie : pas important.
Comme personne n'écoutait, elle l'a répété plusieurs fois. Bénin égale pas important. A un moment, Théodore s'est levé, il avait l'air très en colère. Il a dit à la prof qu'elle avait traité son pays.
- Mais qu'est ce qui t'arrive ? a dit la prof, et nous non plus on ne comprenait pas.
- Le Bénin est un grand pays d'Afrique, madame ! a dit Thodore. De quel droit vous dites qu'il est pas important !
(...)
- Vous les Blancs, a dit Théodore, vous vous croyez supérieurs, y a que vous qui comptez. Tous les autres, c'est des nuls !
Je ne l'avais jamais entendu parler comme ça , ni être aussi énervé.
- Pour vous les Noirs c'est juste bon à balayer, on n'est plus des esclaves, ouais ! C'est fini tout ça !
- En attendant, a dit la prof, c'est moi qui suis esclave de ta colère, parce que je ne peux plus faire mon cours.
(...) Dans son sac, il a pris le livre d'histoire et il l'a brandi devant la figure de la prof :
- C'est où l'esclavage, là-dedans, hein ? Quantre cents d'esclavage et pas une ligne ! C'est normal, ça !"
Ca vous dit pas vaguement quelque chose ?!
Tous les chapitres commentent par "C'est parce que". On croit entendre l'ado pris en flag' et qui s'insurge "oui mais c'est parce que". L'excuse, toujours. Et l'excuse c'est globalement le groupe, l'ascension de la violence ou de l'absurde par le groupe.
Je vous spoile pas la fin, mais elle est un peu sur faite... mais si le symbole pouvait être beau.